A propos du concert à Jazz à Luz / 12 juillet 2015 :
« Cette fois, ne sont à l’honneur ni Bordelais, ni Toulousains, mais des Lillois. Trois ans après la venue de La Pieuvre au grand complet à Luz, le trio TOC a très favorablement impressionné l’assistance. Tout commence par des murmures et des rumeurs. Bien vite, on comprend qu’il s’agit d’un grand crescendo. Sauf qu’il durera in fine presque une heure non stop… Le cérémonial, à laquelle nous autres auditeurs avons librement choisi d’adhérer, tourne au rituel, la musique devenant obsédante puis menant à la transe (telle la spectatrice devant moi). Si la musique repose sur des systèmes de répétitions, les boucles étant imaginées dans l’instant, TOC développe un jeu extrêmement fin entre répétition stricte et répétition variée, faussement identique. L’improvisation, totale, permet ainsi le déploiement organique d’une matière en perpétuelle évolution. Stylistiquement (si l’on peut dire), on passe ainsi du drone au minimalisme, du rock au metal, de la techno au free – Peter Orrins usant le plus souvent du cut up pour passer d’un style à l’autre. Maniant à la perfection l’art de la temporisation, TOC parvient ainsi à mettre ses auditeurs en constante position d’attente, les musiciens repoussant perpétuellement la retombée des incessants élans qu’ils engendrent. En soulignant enfin que leur travail orchestral fut époustouflant, donnant l’impression qu’ils n’y avaient pas trois instrumentistes mais vingt, on comprend pourquoi le public leur réserva son accueil le plus chaleureux depuis le début du festival. «