Archives de catégorie : PRESS

Air Bump Review in Vital Weekly

http://www.vitalweekly.net/1066.html

TOC & THE COMPULSIVE BRASS – AIR BUMP (CD by Circum Disc)

Fifth album by this trio from Lille that is around since 2009, and exponent of the active and innovative Circum-Disc scene. Jérémie Ternoy (Fender Rhodes), Ivann Cruz (guitar), Peter Orins (drums) are assisted by following brass players: with Christian Pruvost (trumpet), Sakina Abdou (sax), Jean-Baptiste Rubin (sax) and Maxime Morel (tuba, trombone). Each release documents a certain project. This time New Orleans is the source of inspiration. At first glance obvious references to ragtime, marching bands, professor Longhair, New Orleans funk are missing. But the way the horn blowers choose their own directions, and coproduce a pleasant wilderness I can relate to the behaviour of horn players in marching bands. Especially in the closing track ‘Kat Kid’. But the blowers are embedded in strange, circular patterns by guitar and drums. The music is like a constant stream of strongly interconnected playing by the trio, drone-based, with hypnotic effects and sometimes leading up to an explosive climax. All four tracks are the result of collective improvisation. Another fascinating and captivating album by this obstinate trio from Lille, in an inspiring coproduction with Compulsive Brass. (Dolf Mulder)

Review of Qeqertarsuatsiaat & Haircut in The Free Jazz Collective

by Eyal Hareuveni

(…) Jérémie Ternoy / Ivann Cruz / Peter Orins – Qeqertarsuatsiaat (Circum-Disc, 2016) ****½

The trio of pianist Jérémie Ternoy, guitarist Ivann Cruz and drummer Peter Orins, known in its electrified version as TOC, decided to unplug and to go opposite to all characterized it before, i.e. energy, density, volume, excess, channeled into a twisted mix of post-punk-post rock-post jazz. This time the trio opted to explore the timbral range of their acoustic instruments in a minimalist, sparse and spontaneously improvised interplay. To add an exotic flavor to this album, the title is the name of small settlement in the southwestern Greenland, while the other pieces are titled after remote towns in Algeria, Ethiopia, Pakistan, Mongolia, Hokkaido, and Okrug, Russia.

The established interplay of the trio, solidified on previous three albums of TOC, as well as the extensive experience of the resourceful Ternoy, Cruz and Orins in many other projects contribute to the success of this sonic adventure. The trio knows how to sketch multilayered and intriguing textures that flow organically by their inner logic. Pieces as the atmospheric “Djanet”, “Gilgit”, the mysterious “Wakkanai” or the weird, hypnotic rhythm of the title piece, dissolve any attempt to distinguish such improvisation from a written, well-crafted composition. All these pieces sound fresh, eccentric with its inventive approach, but surprisingly coherent.

(…) TOC – Haircut (Circum-Disc, 2014) ****

The third album of TOC – following their debut, a soundtrack to a wildlife documentary, Le Gorille (2009) and the sophomore work for a dance company, You Can Dance If You Want To (2012) – is focused on different forms and levels of energy. Haircut is built as two consecutive pieces, and is an insistent, sometimes repetitive research of different modes of highly energetic interplay, built on the spur of the moment. The two pieces, “Half Updo” and “Updo”, do not settle on any pulse or structured progression, but developed as in waves and storms of effects-laden energy.

There are moments when TOC sounds as locking on a distinct form, as on the third part of “Half Updo”, in a heavy, spacey groove, almost with a dance-like pulse, or in the infectious, noisy beat on the beginning of “Updo”. But soon TOC transforms these muscular outpours into another sonic adventures that has an altogether different rhythmic characteristics, still charged with high-octane energy. Eventually all the energy is channeled towards the ecstatic climax at the end of “Updo” where TOC explodes in a fast, reckless and wild mode. (…)

Screenshot of www.freejazzblog.org

Review of Qeqertarsuatsiaat / soirée Revue & Corrigée at la malterie

by Claude Colpaert / la malterie March 30 – 2016 :

« Accrochez-vous, Qeqertarsuatsiaat, c’est le titre du nouveau cd de Jérémie Ternoy (piano) Ivann Cruz (guitare) et Peter Orins (batterie), cd sorti en janvier 2016 chez Circum-disk, avec ce titre imprononçable, qui a de quoi refroidir, car il s’agit du nom d’un village… au Groenland. Attention, ce n’est pas du TOC, je veux dire ce n’est pas un disque de TOC, ce trio formé jadis par les mêmes musiciens, ce trio qui n’a pourtant pas fini d’enthousiasmer les foules, comme ça s’est passé ici, lors d’un concert à Lille Saint Sauveur, ou ailleurs, lors d’un concert au festival pyrénéen de Luz, Saint Sauveur également, tiens, tiens, curieuse coïncidence. TOC serait-il le sauveur de l’improvisation ? Ne nous emballons pas, je trouve néanmoins que TOC est très emballant. Quant à prononcer cette fois Ternoy-Cruz-Orins, T.C.O., « TCO », c’est quand même, vous l’avouerez, plus difficile que de dire Ternoy-Orins-Cruz, T.O.C., c’est-à-dire « TOC ».

Alors pourquoi ce changement d’appellation ? Pour marquer la différence : TOC est électrique, TCO est acoustique. TOC joue sur l’installation progressive de la transe, qui doit justement tout autant au rock dit « progressif » qu’à certaines démarches de la musique improvisée qui ont fait du crescendo leur marque de fabrique. TCO serait plus aéré, plus retenu, moins physique, plus mental. C’est l’impression que peut laisser la première écoute de Qeqertarsuatsiaat, (ouf, presque sans respirer) bien que cette écoute suffise pour capter l’évidente connivence dont font preuve Ivann Cruz, Jérémy Ternoy et Peter Orins (autrement dit CTO dans cet ordre-là, y’a aussi OCT si l’on commence par le batteur voire même COT, ça leur laisse de la marge pour leur avenir, quoi que COT, ça ne fasse pas trop sérieux, surtout quand on le répète deux fois).

Mais revenons au cd de OCT, TCO pardon,  dont la première impression de calme est trompeuse. Ce n’est jamais aride. Il y a dès les premières notes une acuité de tous les instants, une attention au déroulé musical, un discours certes en pointillé mais constamment tenu, qui peut conduire, dès les sous-entendus de la fin du premier thème mais surtout, en toute clarté, dans l’exposé du titre éponyme qui clôt le cd (titre que je m’empresserai de ne pas répéter), à une construction qui est bien la même chez TCO et chez TOC. Voici donc un cd tout à fait enthousiasmant, qui mérite d’être écouté en une fois, de bout en bout, comme un album-concept, commencé dans une ambiance énigmatique proche du silence et terminé dans une quasi-ritournelle, plus vive mais rappelant les mêmes motifs qu’au début du cd, avec un rythme plus marqué qui ressemble, inconsciemment sans doute, à celui du fameux Shaft d’Isaac Hayes.

Je terminerai en vous lisant la chronique du même cd, écrite dans le magazine nordiste Illico, par un rédacteur qui a commis l’irréparable en écrivant Ivann Cruz Y-v-a-n au lieu de I-v-a-n-n :

« Bien qu’ils prennent ici le contrepied acoustique des habitudes électriques prises au sein de leur trio TOC, le pianiste, le guitariste et le batteur maintenant bien connus sur les scènes improvisées du Nord et d’ailleurs ne sacrifient en rien à leur remarquable connivence. Forgée au fil d’une attention permanente à l’autre et d’une écoute acérée des idées de chacun, la musique de Jérémie Ternoy, Yvan (sic) Cruz et Peter Orins se crée dans l’instant de l’improvisation avec une acuité qui ne se dément jamais au fil d’un cd qui pourrait pourtant sembler à première écoute jouer davantage dans la retenue que dans la progression vers les transes rock qui font la réussite de TOC, fort acclamé l’an passé à St So ou bien au festival de Luz-Saint-Sauveur. Or il n’en est rien car tout ici frétille d’une intelligence réactive et créative, ainsi que d’une tension et d’une vigilance jamais relâchées. A coup sûr, voici déjà un des grands disques de cette année naissante. »

Je ne peux que partager cet avis, d’autant plus que c’est également moi le signataire de cette chronique.

On écoute Wakkanai, extrait du cd sus-cité. »